Notre voyage, deuxième partie: San Carlos de Bariloche

Hola Tod@s!

Comme promis, voici (enfin!) la suite du récit de notre voyage...en Patagonie argentine!

Le 2 janvier 2012, nous voilà donc sur le quai du terminal des bus à Viña del Mar, toutes tristes de quitter Daniela et Matilde qui nous avaient accompagnées jusque-là, mais heureuses à l'idée de nous rendre à San Carlos de Bariloche, la Suisse de la Patagonie argentine selon le Guide du Routard.

Il est important à ce moment-là du récit de vous dire que nous avons principalement voyagé en mode "couchsurfing" durant le reste de nos vacances. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'un site où les personnes inscrites peuvent recevoir des gens (du voyage la plupart du temps), mais aussi demander un hébergement pour une ou plusieurs nuits, et ce dans le monde entier.

Parmi les hôtes habitant à Bariloche, nous avons choisi Marisa, une professeure de piano habitant à 15 kilomètres de là. Ne sachant pas vraiment où se situait sa maison, nous nous sommes renseignées auprès d'une personne dans le bus, et, le "hasard" (?) faisant bien les choses, une adolescente qui nous écoutait nous a dit la connaître et pouvoir nous montrer le chemin.

Descendues du bus, nos épaules alourdies par nos bagages, alourdis par les achats au Chili, nous avons donc toutes trois emprunté un sentier - invisible pour celui qui ne connaît pas les lieux - conduisant à une petite rivière. Un pont improvisé par deux grosses branches d'arbre tordues la surplombait (avec mon sac de je ne sais combien de kilos, j'ai bien cru que je tombais dans l'eau!) Puis, de la montée...encore de la montée, encore un petit peu et...! Nous voilà arrivées chez Marisa!

Après nous avoir souhaité la bienvenue, Marisa nous a conduites à notre chambre, dont la fenêtre donnait sur les montagnes et sur le Lago Gutierez. 

Plus tard, nous sommes allées au bord du lac, où nous avons rencontré Laura, une chanteuse professionnelle qui cherchait du travail dans la région.   

Tiens, je reconnais un détail... :-)

 

Marisa nous a ensuite proposé d'aller nous promener dans la forêt toute proche, dont les couleurs, à la tombée du jour, étaient magnifiques.

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain, nous sommes allées au Cerro Campanario, le plus réputé de la région, en raison de la vue qu'il offre sur les lacs et les montagnes. Et nous n'avons en effet pas été déçues par le panorama qui nous attendait . Une vraie carte postale! :)

 

 

 

 

 

   

 

Pour faire encore plus carte postale! :-)

  

Nous avons pique-niqué en haut du Cerro, avant de redescendre, grâce aux "aerosillas".

 

Nous avons ensuite voulu aller à une petite plage située à quelques kilomètres de là. Nous avons pris le bus, pour terminer le trajet à pied. Or, notre promenade eût été tout à fait ordinaire, si deux énormes grosses mouches ne nous avaient pas suivies...durant au moins deux kilomètres! Elles nous tournaient autour, tentant de s'infiltrer dans nos oreilles, notre nez, notre bouche, et faisant résonner un gros bourdonnement, insupportable!! Il est important que vous gardiez en tête cette information, elle sera utile pour comprendre le déroulement d'une prochaine mésaventure.

En voilà une!

 Et deux!

 

Des arbres rouges dans la forêt. Sur le sol, des tonnes de cendres qui ont envahi le territoire suite à l'éruption du volcan chilien.

La plage! L'eau était très bonne!

De retour à la maison, nous avons préparé des lasagnes végétariennes et, pour digérer le tout, j'ai chanté l'Air de Pamina (La Flûte Enchantée) et Carmen, accompagnée de Marisa au piano.Très chouette! :-)

Le lendemain - Marisa nous ayant parlé d'une lagune située sur le Cerro Frey, à côté d'un refuge - Sahra et moi avons embarqué sacs à dos et appareils photo afin de voir cette merveille. Une journée qui semblait pareille aux autres, lorsque nous avons entamé cette longue marche. A la différence près que Sahra souffrait depuis deux jours d'un rhume carabiné, dû à la climatisation dans le bus. Elle était donc assez vite fatiguée, et passait son temps à se moucher.

Nous avons marché pendant deux bonnes heures, d'abord à l'ombre des arbres, puis sur un chemin sablonneux, entouré de montagnes brillant au soleil.

 

 

 

 

Sur notre chemin, des arbres brûlés par le soleil..."carbón en pie"

 

Jusque-là, tout allait bien. Puis vint le moment d'entamer la montée du Cerro. Au début, le chemin grimpait dans la forêt, et on entendait au loin l'écoulement d'une rivière. Plus tard, nous nous sommes trouvées en plein soleil, continuant l'escalade. La pente était assez raide, et de gros rochers constituaient les principaux obstacles.

 

Comme vous le remarquez sur les photos, il n'y avait qu'un seul et unique chemin pour nous rendre à ce fameux refuge. Sahra étant ralentie du fait de son rhume, je l'attendais environ tous les cinquante mètres, avant de reprendre la route. Et...ces sales mouches étaient à nouveau quelquefois nos accompagnatrices! Grrrr! Arrivée à dix minutes de la Lagune - mais à ce moment-là je ne le savais pas encore - j'ai, comme à l'accoutumée, attendu Sahra. Je me suis assise sur une grosse pierre, et c'est alors que deux énormes mouches ont commencé à me tourner autour. Je me suis énervée, et vu passer un couple de marcheurs qui devançaient auparavant Sahra - je me suis dit qu'elle n'allait pas tarder - puis me suis encore énervée contre ces sales bêtes qui me narguaient. J'ai cru entendre du bruit derrière moi, mais j'étais trop occupée à les chasser. Cinq minutes se sont écoulées...puis encore cinq minutes...et encore cinq...pas de Sahra! N'y comprenant rien, je suis redescendue au moins 300 mètres afin de la retrouver. Pas de Sahra. Je suis remontée là où je m'étais assise, ai bien vérifié qu'il n'y avait qu'un seul chemin...pas de Sahra. J'ai commencé à paniquer, me disant que si à un moment elle ne s'était pas sentie bien, elle aurait pu tomber, cachée par les buissons alentour. Je suis redescendue une nouvelle fois, ai rencontré un marcheur à qui je la décrivis...il ne l'avait pas vue. Je suis remontée, cherchant dans les arbres, regardant partout, l'appelant, ma logique ne parvenant pas à trouver une raison à sa "volatilisation".

J'ai fait l'aller-retour au moins 3 fois, puis ai rencontré un groupe de filles qui redescendaient. Elles me dirent qu'il ne restait pas beaucoup de route jusqu'au refuge. A elles aussi j'ai décrit Sahra ("Una chica con cabellos negros, una pequeña rasta en el lado, una camara roja, un T-Shirt marron, unos pantalones y zapatillas negros"!) Elles m'ont dit n'avoir vu personne correspondant à cette description, et m'ont conseillé d'aller au refuge afin de demander de l'aide, ce que j'ai fait. Sur le chemin, je demandais à chaque personne , couple et /ou groupe que je croisais s'ils l'avaient vue, mais non!

Parvenue à la lagune, je me suis dit: "si ça se trouve, elle est assise tranquillement là, alors que je la cherche depuis bientôt une heure." J'y suis allée, ai scruté l'horizon, ai vu des gens autour de l'eau, une femme qui se baignait, mais toujours pas de Sahra. Au refuge, j'ai expliqué ce qui m'arrivait. Après quelques minutes, un Brésilien m'accompagna afin de la retrouver. Nous sommes redescendus à toute vitesse (je ne vous raconte pas les courbatures le soir!!). Nous l'avons appelée, avons demandé à tout le monde s'il l'avait croisée, mais rien de rien de rien. Une heure plus tard, je lui ai donné le numéro de Marisa, au cas où Sahra serait au refuge. Ce jour-là, tout le monde sut dans la montagne comment était physiquement "Sahra, la fille perdue dans la montagne". En redescendant, j'ai rencontré trois jeunes adolescents qui avaient également perdu leur ami et qui le cherchaient. On était dans le Blair Witch Project ou quoi?

J'ai couru pour arriver le plus vite possible chez Marisa, je mourais de soif et ma bouteille était vide, mais je me souvenais d'une petite rivière par laquelle nous étions passées et j'ai pu m'y rassasier environ 3/4 d'heure plus tard. Arrivée au camping de la forêt, j'ai encore averti un monsieur pour lui demander de nous appeler s'il voyait ma copine égarée. Je suis rentrée à la tombée du jour, épuisée, une tendinite derrière le genou, des courbatures partout (Ce jour-là, j'ai marché environ 30 kilomètres. Si si, j'ai fait le compte!) Une fois la porte franchie, Marisa me demanda: "Dónde está Sahra?" "No sé". Autant vous dire que depuis trois heures maintenant je n'étais pas très bien. Je lui ai tout expliqué. Elle a appelé la police qui s'est mise en contact radio avec le refuge. Quelques minutes plus tard, le refuge nous a dit qu'il y avait effectivement eu chez eux une fille correspondant à ma description et qu'elle était redescendue avec quelq'un... Soulagement!!!

Nous avons pris la voiture, et avons aperçu cinquante mètres plus loin Sahra, qui revenait d'un pas lent. Nous avons rappelé la police pour dire que tout était bien qui finissait bien. Puis avons tenté de trouver une explication au mystère de "l'unique chemin par lequel les personnes se perdent les unes les autres". Après avoir réfléchi, je crois avoir compris:

Le "bruit" que j'avais entendu derrière moi alors que je me débattais contre ces sales mouches devait être Sahra qui montait en direction du refuge. Il y avait en effet derrière moi quelques arbustes assez hauts pour cacher quelqu'un, et le seul endroit où ce chemin se séparait se trouvait vers ces arbustes. Après coup (bien après), j'ai piqué un fou rire en imaginant la scène, alors j'ai fait un petit dessin vite fait (j'ai gommé ce qui pourrait choquer les âmes sensibles...)

 

Ainsi, nous avons vraiment joué de malchance. Et le pire c'est que Sahra était bel et bien assise à la lagune à m'attendre, mais, comble d'infortune, elle devait juste être cachée par un gros caillou lorsque j'ai observé les alentours pour la trouver. Pendant son attente, elle a pris des photos de la lagune, mais toujours depuis le même endroit...puisqu'elle m'attendait, tandis que je courais dans tous les sens dans la montagne! Hiiii :-))

 

 

Et, après une bonne nuit de repos, ce fut déjà le moment de partir pour de nouvelles aventures...à El Calafate et El Chalten! Un article vous attend donc tout (du moins j'espère!) prochainement!

Besos un poco perdidos :-)

Marisa et Jack, sur le pas de la porte, nous souhaitant un bon voyage...

Lolo